8 avril 2015
L’humanité a foutu le camp de nos sociétés
Entre l’espèce humaine et l’espèce animale, il y a un élément fondamental qui marque la différence. Les animaux agissent par instinct, aussi réfléchies que certaines de leurs actions puissent sembler être. Les humains par contre ont la faculté de peser le pour et le contre, avant de prendre des décisions, tout simplement parce qu’ils sont doués de raison. C’est bien cette faculté qui leur confère leur humanité.
Où est donc passée l’humanité ?
La différence est fondamentale. Comment donc ne pas s’offusquer lorsque le règne animal semble faire preuve de plus d’humanité que la société humaine ? Loin de tout paradoxe sémantique, l’humanité a bien foutu le camp de nos sociétés.
Pour s’en rendre compte, pas besoin de fouiller bien loin. Il suffit d’ouvrir les yeux et de regarder la vitesse à laquelle notre monde court à sa perte. Avidité de pouvoir, cupidité, méchanceté gratuite, coup bas, trahison… Jusqu’où ce monde s’arrêtera-t-il ?
L’homme veut s’imposer vaille que vaille…
Plus un jour ne passe sans que les médias internationaux ne brandissent des bilans macabres d’actions. À force d’entendre ces informations, il nous arrive de trouver cette situation normale, ou du moins inévitable.
Comment expliquer qu’une personne qui souhaite mettre fin à ses jours, lesquels jours dans leur ensemble auront été plus sombres que le cœur de la nuit, se sente obligée d’emporter avec elle des dizaines de vies ?
Comment expliquer que des innocents se trouvant dans un village prétendu être le bastion d’une supposée organisation terroriste, elle-même dirigée par un probable guide religieux, se fassent bombarder par un drone piloté depuis des bureaux cossus de l’autre côté du globe ?
Comment expliquer encore que des États se trouvent incapables de protéger leurs populations et se sentent obligés de faire appel à une force extérieure aux camaraderies douteuses ?
Est-ce normal, sinon admissible que des personnes massacrent leurs semblables sous prétexte que celles-ci ont des idéologies différentes de la leur ?
Dieu lui-même accepterait-il que l’on tue, martyrise ses créatures.
… Pourtant observer le règne animal lui donnerait une grande leçon
Devrions-nous rabaisser l’humain en allant jusqu’à le comparer aux animaux ? J’ai bien peur que nous en ayons le choix. Les animaux ne tuent que par instinct de survie et de conservation. Les humains devraient s’en inspirer et notre monde n’en serait que plus assaini et il irait beaucoup mieux. Pour l’heure, le premier ennemi de l’homme demeure son semblable.
En attendant, comptons nos morts et prions
Cette société court à sa perte et ceci sans perte de temps. Au regard de toutes les dérives et déviations qui ont lieu ici et là-bas, il est effrayant de vouloir se projeter dans le futur afin d’imaginer ce que demain sera. Même dans les zones du globe qui paraissaient échapper à la chienlit humaine, l’exception ne semble plus exister. Ces étudiants qui étaient à la recherche du savoir méritaient-ils de subir un sort si atroce à l’université de Garissa ? 147 vies balayées du revers de la main ! Triste réalité qui continuera pourtant. Le plus écœurant, c’est lorsque les commanditaires de ces actions aussi lâches que sordides « revendiquent » leur forfait, la fierté n’a visiblement pas de limites.
Chaque matin à mon réveil, j’ai peur. J’ai peur que la radio, la télévision, les journaux, Internet ne soient encore de mèche, pour me faire part d’informations qui me rendront encore triste. J’ai peur de constater que l’homme a une fois de plus échoué dans sa mission terrestre. Ce dont j’ai le plus peur, c’est de ne trouver aucune réponse à cette question.
Quel monde laisserons-nous à nos enfants ?
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