Des microbes au pays des éléphants, la menace plane !

Article : Des microbes au pays des éléphants, la menace plane !
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18 août 2015

Des microbes au pays des éléphants, la menace plane !

Insidieusement et sans que cela ne saute aux yeux des agents producteurs d’anticorps, les microbes (antigènes) ont infecté le « pays des éléphants ». Ils s’y sont installés comme en territoire conquis. Depuis, toutefois que leur vient le besoin de se recharger en calories, ils puissent dans la réserve emmagasinée par l’organisme hôte, et cela contre sa volonté. Au pays des éléphants, l’invasion des microbes a atteint des proportions qui nécessitent l’action de tous afin de garantir l’immunité. Mais curieusement, certains des principaux agents sont inactifs.

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Un gang qui n’a peur de rien

L’on en avait entendu parler comme d’une rumeur qui venait grossir le nombre de celles qui naissent chaque jour de ce côté ouest de l’Afrique. Âgés pour la plupart de 17 ans, 16 ans et parfois même de 13 à 10 ans, ces préadolescents n’ont peur de rien. Pour avoir de quoi survivre, ils sont prêts à tout et ne reculent devant rien. C’est pour exprimer la rapidité de leur infiltration dans la société ivoirienne et surtout la dangerosité de leurs agressions que l’appellation « microbe » leur a été attribuée. D’où vient donc ce gang qui n’a peur de rien ?

Un gang hérité de la crise post-électorale

Le gang des microbes est l’héritage direct de la crise post-électorale qui a secoué la Côte d’Ivoire en 2011. Plusieurs d’entre eux ont été utilisés comme éclaireurs et certains ont même combattu auprès des milices. Après la fin de la crise et la normalisation de la sécurité du territoire, il fallait trouver des moyens de subsistance et c’est alors que les choses sont venues d’elles-mêmes. Pour ceux qui avaient déjà des armes automatiques en leur possession, ils y ont trouvé un moyen efficace pour faire fortune. Pour les autres, des armes blanches suffiront à passer à l’action.
L’un des détails qui frappent aux yeux, c’est le mode opératoire du gang des microbes. La plupart du temps, ils agressent les populations au vu et au su de tous, sans que cela ne les inquiète vraiment. Les intimidations des populations constituent leur cheval de bataille et leur permettent d’accroître leur domination.
Ils font  des descentes musclées dans des commerces : intimidation, agressions violentes et souvent meurtrières, viols… et récupèrent la caisse.

L’impuissance des autorités…

Devant tant de déviations de la part du gang des microbes, l’incapacité des autorités à venir à bout de la bombe à retardement devient un peu plus inquiétante chaque jour qui passe. Plusieurs fois, des présumés microbes ont été mis aux arrêts, mais cela n’a altéré en rien la récurrence des agressions et surtout leur montée en violence. La situation est telle l’on se surprend à dire que ce gang jouirait d’un certain privilège dans ses actions. La longue traînée de poudre de ses forfaits continue de laisser des marques de douleurs dans le cœur des Ivoiriens.
Puis un jour, certains habitants décidèrent de réagir.

L’entrée en action de la justice populaire

Le chef du gang des microbes, cet intouchable au sobriquet de Zama régnait en maître absolu au milieu de sa meute. Rien ne semblait le dissuader. Il dirigeait même des fumoirs et s’y imposait. Avait-il des raisons de s’inquiéter lui qui avait déjà été arrêté plusieurs fois et remis en liberté ? Avait-il des raisons d’avoir peur, lui entre les mains de qui son père avait remis de puissants pouvoirs mystiques. Les populations de la commune d’Attécoubé où il régnait disent de lui qu’il agissait avec une cruauté déconcertante (éventration de femme enceinte, passage à tabac, meurtres…) il était toujours prêt à passer à l’action.
Le film de sa mort fut à l’image de la vie de terreur qu’il mena : lynchage puis décapitation. La foule venait ainsi de se faire justice.
Après cet événement, un calme régna et donna l’impression que le gang s’était disloqué ou résigné à mener une autre vie. Mais il ne fallait pas s’attendre à un tour de magie. Ne dit-on pas   » Chassez le naturel, il revient au galop « . Les microbes ont repris leurs activités quelque temps après.
L’indignation se leva dans la commune de Yopougon lorsqu’une jeune fille du nom de Larissa Abogny se fit tuer à l’arme blanche lors d’une agression du gang. Les représailles ne se firent pas attendre. Trois prétendus microbes ont été lynchés par la population dès le lendemain.

L’on ne saura jamais si les trois jeunes gens faisaient réellement partie du gang des microbes. Une seule chose est réelle et nul ne saura dire le contraire : si rien n’est fait pour endiguer ce phénomène de rue qui est une cause directe de la crise post-électorale, mêlée à plusieurs autres facteurs sociaux, de plus en plus de personnes quitteront un peu trop tôt l’affection de leurs familles. Qu’une personne soit coupable de la pire des atrocités ou qu’elle ait les mains les plus immaculées qui puissent exister, lui arracher la vie ne se justifie pas.

Cimétière-L'autre-Regard

Avant que le pays tout entier ne soit infecté, il faut agir vite. Il faut agir en tenant compte du fait que ces microbes sont en quelque sorte le résultat d’une réaction chimique qui a mal tourné. Certes, les mesures qui serviront à les mettre hors d’état de nuire doivent être rigoureuses, mais aussi, et surtout réfléchies et efficaces. En voulant les détruire de façon trop hâtive, c’est l’organisme lui-même qui pourrait en pâtir. Entre antigène et anticorps, la différence ne tient qu’à quatre lettres.

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Commentaires

Guy Muyembe
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Personne ne réussira à me convaincre que ces microbes agissent de leur propre-chef.Il y a certainement des mains noires derrière chacune de leurs actions.La situation est légèrement comparable à celle de l'Est du congo où sévissent des enfant soldats.Qui peut prouver que ces enfants-soldats se rendent coupables par eux-même des actes de viols et de pillage?

M.C Agnini
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Ton constat est logique cher ami Muyembe, vu l'allure que prennent les choses, il semble vraiment avoir anguille sous roche.
Comment cette situation a t'elle été gérée ailleurs ? Si tu as ces infos n'hésite pas.

SNI éditions
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On sent que vous avez pris du  temps pour écrire un article aussi intéressant

M.C Agnini
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Oh juste le temps de vérifier la véracité des infos en ma possession. Avec l'habitude ça se fait un peu rapidement.
Merci à vous d'avoir aimé.