#MondoChallenge : pas très net, un monde sans internet !
Un monde sans internet ne serait certainement pas une catastrophe. Mais tout indique qu’il ne serait pas ce monde que nous connaissons aujourd’hui. Les échanges se feraient différemment, le monde serait différent et il faudrait pour ainsi dire, le reconfigurer. Un monde sans internet, on s’y plongerait avec méfiance, comme je le fais à travers ces lignes.
C’est au cœur d’un exercice, que j’ai voulu on ne peut plus réaliste, que je me suis lancé. Avant la rédaction de ce billet, je me suis donc coupé d’internet : aucune recherche, aucune consultation en ligne, aucune référence qui exige une navigation sur la toile. Tout ce qui sera mentionné ici n’est donc que le concours de ce que ma mémoire m’a permis de conserver au fil du temps. L’exercice est fastidieux mais très instructif. Et surtout, il se fait à l’abri d’internet.
Un réveil sans internet, la galère, ou presque
Sans internet, chaque matin à mon réveil, je gagnerais surement une trentaine de minutes. Cette vilaine habitude, comme beaucoup d’entre vous, je l’ai acquise et adoptée à mes dépends. Désormais, impossible pour moi de quitter le lit, sans avoir fait un tour d’horizon pour consulter ce que le monde a fait durant mon sommeil. Et rien de plus efficace qu’internet pour me donner de quoi satisfaire ma grande soif. Boite mail, statistiques de blogs, flux rss… tout y passe. De plus, il a fallu que les réseaux sociaux se mêlent à la chorégraphie déjà si vertigineuse. Naviguer entre les notifications, entre les icônes, entre les fonctionnalités… c’est chronophage et sournois. De ce point de vue là, un réveil sans internet reviendrait à réapprendre à savourer la joie de cet instant-là : embrasser l’air matinal, se délecter des premiers rayons de soleil.
Imaginez alors que cette situation soit transposée dans les transports en commun – a-t-on encore le temps de dire bonjour à son voisin dans le bus ? – dans les rangs, en entreprise, dans le parc… sans internet, nous réapprendrions à vivre, et à bien vivre.
Des relations plus chaleureuses
Loin de vouloir porter la casquette de celui qui navigue à contre-courant, je suis de ceux qui croient que, si le monde devait se passer d’internet, les relations humaines seraient plus chaleureuses. Elles seraient plus vraies et donc forcément plus humaines. Il faut l’admettre, si internet permet de raccourcir les distances, il impose une certaines esthétique aux relations, les rendant fades, leur donnant un air de simulation. Combien de visites avons-nous annulé simplement parce que la possibilité nous est offerte de voir notre interlocuteur à travers les pixels d’un écran ?
Internet a même conditionné la conception du bonheur, de la réussite, en décuplant l’impact de la comparaison. Aujourd’hui, chaque publication faite sur les réseaux sociaux a tendance à montrer le plus beau visage que nos vies peuvent présenter. On s’invente même souvent des vies qui ne sont pas les nôtres, tout cela pour paraître un peu plus heureux, un peu plus normal, pourtant un peu trop frustré. Sans internet, les véritables valeurs qui régissent la vie en société feraient leur grand retour : la tolérance, le respect, la compassion.
Mais un monde qui s’arrêterait littéralement
Un monde sans internet revient à reconstruire nos sociétés, à les repenser, à les réadapter. Internet fait désormais partie des ressources indispensables à notre équilibre. Sous d’autres cieux, il contrôle la totalité des administrations, jusqu’à la moindre des actions du quotidien. Santé, éducation, sécurité, finances, ne peuvent fonctionner normalement sans internet.
Internet, n’est-ce pas en définitive, ce mal nécessaire que nous devons utiliser en gardant nos valeurs humaines bien en dehors de la toile ?
Le pire de tout c’est que je ne serais pas en mesure de partager cette réflexion avec vous. Ce billet n’aurait jamais été écrit… alors, si demain le monde devait se réveiller sans internet, que ces mots soient les derniers que vous garderez de moi, comme un testament virtuel.
Fin de l’exercice.
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